Numéro |
J. Soc. Biol.
Volume 194, Numéro 1, 2000
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Page(s) | 19 - 23 | |
Section | Bases moléculaires de la notion de terrain | |
DOI | https://doi.org/10.1051/jbio/2000194010019 | |
Publié en ligne | 4 avril 2017 |
Pressions sélectives dans les systèmes parasites-hôtes
Selective pressures in host-parasite systems
Laboratoire de Biologie, Université, Avenue de Villeneuve, F-66860 Perpignan Cedex
Les pressions sélectives dans les systèmes parasites- hôtes sont le résultat de l’opposition continuelle, à l’échelle du temps planétaire, des intérêts divergents de chacun des partenaires. Tandis que la fitness (« life- time reproductive success » des auteurs anglophones) du parasite est généralement augmentée par une plus grande fréquence des rencontres avec l’hôte et un meilleur taux de survie chez celui-ci, la fitness de l’hôte est augmentée par des processus exactement inverses : diminution des rencontres et destruction du parasite. Ces processus, dits de courses aux armements, sont en accord avec l’hypothèse de la Reine Rouge de Van Valen, qui suppose des changements adaptatifs continuels chez chacun des partenaires afin de répondre aux changements adaptatifs de l’autre. Les courses aux armements des systèmes parasites- hôtes suggèrent donc une évolution de type gradualiste mais celle-ci ne s’oppose en rien aux idées actuelles sur les changements de tempo au cours de l’évolution biologique. De nombreux facteurs, soit génétiques (décalage adaptatif...), soit environnementaux (état nutritionnel...), soit culturels (intervention vaccinale ou thérapeutique) influencent le cours des maladies à l’échelle des individus. Le « terrain » individuel, qui est une composante du phénotype individuel, se trouve ainsi au carrefour des gènes, de l’environnement et de la culture. Tout indique que les hommes doivent aujourd’hui compter davantage sur leur intelligence que sur la sélection naturelle pour prévenir et guérir les maladies infectieuses et parasitaires.
Abstract
Selective pressures in host-parasite systems are the result of a continuous conflict between the divergent interests of each partner, on the long run. Whereas the fitness (lifetime reproductive success) of parasites is usually increased by a higher frequency of encounters with susceptible hosts and a better survival rate after infection, the fitness of hosts is increased by opposite processes, avoidance of encounters with infective stages and destruction of the parasites. These selective processes, often referred to as coevolution or arms races are in agreement with the Red Queen hypothesis of Van Valen, which assumes indefinite adaptive changes in both partners, in order to set up counter-measures against the weapons of “the other”. Arms races in host- parasite systems thus suggest a gradualistic evolution, but this does not contradict the present day ideas on the tempo changes in the course of evolution (punctuated equilibria). Numerous factors, either genetic (evolutionary lag...), environmental (nutritional status...) or cultural (prevention, vaccination, therapy...) influence the severity of infections at an individual scale. The “terrain”, which is a component of the individual phenotype, is thus at the cross-roads of genes, environnement and culture. Humans must count more on their intelligence than on natural selection to prevent and cure infectious and parasitic diseases.
© Société de Biologie, Paris, 2000
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