Numéro |
J. Soc. Biol.
Volume 198, Numéro 4, 2004
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Page(s) | 335 - 342 | |
Section | La systématique d’aujourd’hui | |
DOI | https://doi.org/10.1051/jbio/2004198040335 | |
Publié en ligne | 4 avril 2017 |
Apports de la phylogénie moléculaire et de la morphométrie à la systématique des éléphants d’Afrique
Contribution of molecular phylogeny and morphometrics to the systematics of African elephants
Muséum National d 'Histoire Naturelle, Département Histoire de la Terre, UMR 5143, CNRS, Paléobiodiversité, 57, rue Cuvier, 75231 Paris Cedex 5. E-mail : debruyne@mnhn.fr.
Les éléphants d’Afrique sont classiquement rangés dans une seule espèce : Loxodonta africana (Blumenbach 1797). Toutefois, la découverte en 1900 d’une forme plus petite de l’éléphant d’Afrique, répandue dans toute la frange équatoriale du continent, a suscité un débat quant à l’éventualité d’une deuxième espèce d’éléphant en Afrique. Ce débat n’a pas trouvé de réponse définitive au cours du vingtième siècle. De fait, de récentes analyses moléculaires des populations d’éléphants d’Afrique sont venues jeter le trouble en prônant soit une séparation des éléphants de forêt dans une espèce à part entière, soit leur inclusion en tant que sous-espèce de L. africana. Notre travail initié au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris permet d’apporter de nouveaux arguments moléculaires (mitochondriaux) et morphologiques (et morphométriques) afin de produire une hypothèse phylogénétique cohérente au vu de toutes les données disponibles. Il apparaît qu’il n’existe à ce jour aucun argument satisfaisant pour séparer les éléphants de forêt (forme cyclotis) et les éléphants de savane (forme africana) dans deux espèces distinctes. En revanche, un niveau élevé d'introgression mitochondriale entre les deux formes, associé à l’existence d'un continuum de forme entre les crânes des deux morphotypes, suggère que ces deux taxons, malgré une divergence ancienne, se croisent librement là où leurs aires de distribution se rencontrent. Nous adoptons donc une position systématique conservatrice de ces deux formes comme des sous-espèces, respectivement : L. africana africana, l’éléphant de savane, et L. africana cyclotis, l’éléphant de forêt. Nous discutons le point de la conservation des éléphants dans ce cadre systématique.
Abstract
African elephants are conventionally classified as a single species: Loxodonta africana (Blumenbach 1797). However, the discovery in 1900 of a smaller form of the African elephant, spread throughout the equatorial belt of this land, has given rise to a debate over the relevance of a second species of elephant in Africa. The twentieth century has not provided any definite answer to this question. Actually, recent molecular analyses have sustained this issue by advocating either a division of forest elephants into a valid species, or their inclusion as a subspecies of L. africana. Our work initiated at the National Museum of Natural History of Paris provides new molecular (mitochondrial) and morphological (and morphometrical) evidence making it possible to propose a comprehensive phylogenetic hypothesis. It appears that there is no conclusive argument to keep forest elephants (cyclotis form) and savannah elephants (africana form) apart in two distinct species. A high level of mitochondrial introgression between the two forms, as well as a continuum in the morphology of the skulls of the two morphotypes rather suggests that, despite an ancient division, these two taxa freely interbreed wherever their ranges intersect. We thus adopt a conservative systematic position in considering these two forms as two subspecies, respectively : L. africana africana, the savannah elephant, and L. africana cyclotis, the forest elephant. We finally discuss the conservation topic in the light of this systematic framework.
© Société de Biologie, Paris, 2004
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