Numéro |
J. Soc. Biol.
Volume 201, Numéro 1, 2007
|
|
---|---|---|
Page(s) | 5 - 12 | |
Section | Océan et recherche biomédicale | |
DOI | https://doi.org/10.1051/jbio:2007001 | |
Publié en ligne | 15 janvier 2007 |
Océan et recherche biomédicale
Ocean and bio-medical research
Laboratoire Arago, UMR "Modèles en biologie cellulaire et évolutive", Université Pierre et Marie Curie-Paris 6/CNRS, Banyuls-sur-mer.
Auteur de correspondance : gboeuf@obs-banyuls.fr
Reçu :
2
Mars
2007
Les océans constituent le plus grand volume vivant de la planète "bleue" et abritent environ 275 000 espèces vivantes décrites. Ceci représente quelque 15 % des espèces connues actuellement sur le globe mais les biomasses marines peuvent être considérables. La Vie est apparue dans les océans il y a plus de 3 800 millions d'années et il s'y est produit des événements déterminants pour le Vivant, de l'apparition du noyau de la cellule au développement de la sexualité, en passant par la "pluricellularité" et la capture des organites. Sur les 33 grands phyla actuels, 12 sont exclusivement marins et n'ont jamais quitté l'océan. Cette diversité spécifique et l'ancestralité des caractères ainsi que des schémas d'organisations et de comportements originaux ont fait des organismes marins d'excellents réservoirs pour y identifier et en extraire des molécules d'intérêt pharmacologique ou cosmétique (plus de 5 000 aujourd'hui) et/ou en faire des modèles d'étude particulièrement pertinents en recherche tant fondamentale que finalisée. Les relations entre océan et santé publique sont de divers ordres, tant physiques, chimiques que biologiques ou physiologiques. Certains modèles marins ont été à la base de découvertes essentielles en Sciences du vivant et à l'origine de l'obtention de Prix Nobel de physiologie et de médecine : de la découverte de la phagocytose, au choc anaphylactique en passant par la transmission de l'infiux nerveux, les bases moléculaires de la mémoire, la découverte des cyclines, la mise en place des yeux, le rôle des récepteurs membranaires aux neurotransmetteurs, les bases du système immun spécifique... Ils sont incontournables pour comprendre l'ancestralité et les mécanismes de fonctionnement de bien des systèmes chez l'humain et parfois en déduire des applications pour des traitements efficaces. L'océan fournit à l'humanité des ressources renouvelables, bien menacées aujourd'hui, qu'elle doit absolument mieux gérer en préservant les écosystèmes, les stocks et la biodiversité.
Abstract
On the Planet Earth, oceans and seas today correspond to the largest volume offered to Life. Roughly, 275 000 species have been described from marine environments, only representing some 15 % of all the present known living. But marine biomass can be enormous. Life appeared in the ancestral ocean 3 800 million years ago and determining events occurred there: appearance of the nuclear membrane and cell nucleus, “pluricellularity”, capture of bacteria transformed into organelles, then sexuality. On the 33 phyla existing today on the Earth, 12 never have left the ocean and are exclusively marine. Such biodiversity, archaism of characters, organisational and behavioural patterns make these marine organisms an excellent reservoir for identifying and extracting very interesting pharmacological and cosmetic molecules (> 5 000 today) and/or to represent very pertinent “models” for basic and applied research. Relationships between ocean and public health are physical, chemical, biological and physiological. A few marine species as “models” set the base for major advances in life sciences recognized by several Nobel Prices: from the discovery of phagocytosis to anaphylactic shock, and including nervous infiux transmission, memory molecular bases, cyclins discovery, eye organisation, neurotransmitter membrane receptors, bases of the specific immune system... These marine models are very useful to understand the origin and functioning of important living mechanisms in the human and sometimes to deduce applications for efficient treatments. Ocean supplies mankind with renewable living resources, much threatened today. We have to manage and protect these to maintain ecosystems, stocks and biodiversity. Only because of the greenhouse effect and anthropic emissions, temperature is globally increasing: and, what if (tomorrow?) one million species would disappear (before 2050) because of global warming?
© Société de Biologie, 2007
Les statistiques affichées correspondent au cumul d'une part des vues des résumés de l'article et d'autre part des vues et téléchargements de l'article plein-texte (PDF, Full-HTML, ePub... selon les formats disponibles) sur la platefome Vision4Press.
Les statistiques sont disponibles avec un délai de 48 à 96 heures et sont mises à jour quotidiennement en semaine.
Le chargement des statistiques peut être long.