Numéro |
Biologie Aujourd'hui
Volume 204, Numéro 3, 2010
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Page(s) | 235 - 242 | |
Section | L’animal est-il une personne ? | |
DOI | https://doi.org/10.1051/jbio/2010012 | |
Publié en ligne | 13 octobre 2010 |
L’animal est-il une personne ?
Et les scientifiques sont-ils toujours des animaux rationnels ?
Is an animal a person? And are scientists always rational animals?
Fondation Ipsen, 65 Quai Georges-Gorse,
92650
Boulogne-Billancourt Cedex,
France
Auteur correspondant : Yves Christen, yves.christen@ipsen.com
Reçu :
1
Mars
2010
Une accumulation d’observations scientifiques conduit à mettre radicalement en cause l’idée d’un fossé séparant l’humain des autres espèces animales. Il n’y a plus lieu de postuler l’existence d’un propre de l’homme. Pourtant, nombre de scientifiques répugnent à l’admettre. Ce faisant, ils expriment fréquemment des opinions qui non seulement ne sont pas conformes à la réalité des faits mais constituent effectivement des défauts de pensée. Il est intéressant d’observer que ce déficit de logique ne résulte pas ici d’un manque de connaissance (comme dans le cas de l’opinion de l’homme de la rue), mais parfois et paradoxalement d’un désir de rigueur. On voit ainsi des auteurs décrire dans leur article des expériences en apparence bien contrôlées mais où le biais le plus important n’est même pas envisagé. Il peut s’agir, par exemple, de l’absence de tout contexte social pour un animal dont on pense étudier l’intelligence sociale ou la négligence des conséquences mêmes du dressage préalable qui pousse forcément l’animal non pas à chercher à comprendre mais à donner la bonne réponse, celle qu’il croit que l’expérimentateur désire. Il apparaît en définitive que bien des incapacités attribuées à l’animal correspondent, en réalité, à celles de l’expérimentateur.
Abstract
An accumulation of scientific observations now challenges the idea that there is a huge difference between human beings and other animal species. There is no longer any need to assume that man possesses something special. Yet many scientists refuse to admit that this is so. As a result, they frequently express opinions that are both contrary to reality and flawed in their thinking. It is interesting to note that this shortage of logic is not due to a lack of knowledge (as would be a layperson’s opinion), but sometimes due to a quest for precision. Some authors describe what appears to be well-controlled experiments but do not even envisage the most important skew. For example, the absence of social context for an animal whose social intelligence is being studied or ignoring the consequences of the taming or training process. The latter evidently encourages the animal to give the answer it thinks the experimenter wants, instead of actually trying to understand. In the end, it turns out that much incapacity attributed to animals is in fact incapacity on the part of the experimenter.
Mots clés : Intelligence animale / relations homme-animal / personne animale / anthropomorphisme
Key words: Animal intelligence / human-animal relationships / animal person / anthropomorphism
© Société de Biologie, 2010
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