Numéro |
Biologie Aujourd'hui
Volume 212, Numéro 3-4, 2018
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Page(s) | 69 - 76 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/jbio/2019002 | |
Publié en ligne | 11 avril 2019 |
Article
Vaccins anti-cancer : quel avenir dans les stratégies d’immunothérapie anti-cancéreuse ?
Anti-cancer vaccines: What future in anti-cancer immunotherapy strategies?
Inserm U970 PARCC, Université Paris Descartes, Hôpital européen Georges-Pompidou, Service d’immunologie biologique,
20, rue Leblanc,
75015
Paris, France
* Auteur correspondant : eric.tartour@aphp.fr
Reçu :
27
Décembre
2018
Les cellules tumorales peuvent être reconnues par le système immunitaire et notamment par les lymphocytes T (LT)-CD8 cytotoxiques. Cette observation a permis d’envisager le concept d’une vaccination ciblant les molécules associées aux tumeurs. Différents types de vaccins anti-tumoraux ont été développés. Les vaccins préventifs contre le cancer (vaccins anti-papillomavirus oncogéniques, vaccin contre le virus de l’hépatite B) visent à empêcher l’introduction dans l’organisme de virus jouant un rôle dans l’oncogénèse et ont démontré leur efficacité. Au contraire, en cas de tumeur déjà présente dans l’organisme, les vaccins thérapeutiques anti-cancer n’ont eu, jusqu’à ce jour, que peu d’impact sur la prise en charge des patients. Néanmoins, ces vaccins connaissent un regain d’intérêt, car de nouvelles cibles antigéniques sont apparues et ont été incorporées dans le design des vaccins, tels que les antigènes mutés ou les molécules associées au stroma du microenvironnement tumoral. De nouveaux critères d’efficacité des vaccins ont été identifiés, comme la nécessité d’induire des lymphocytes T résidents intratumoraux, pouvant conduire au développement d’une vaccination muqueuse (voie nasale, voie orale…) pour les amplifier. Enfin, en raison de l’immunosuppression du microenvironnement tumoral et de l’expression de récepteurs inhibiteurs sur les LT-CD8 dans la tumeur, différentes stratégies d’association thérapeutique entre les vaccins anti-cancer et des molécules levant ces phénomènes d’inhibition sont en cours de développement sur le plan clinique.
Abstract
Tumor cells can be recognized by the immune system and in particular by cytotoxic CD8+T cells. From this observation was derived the concept that vaccination targeting these tumor-associated molecules was feasible. Preventive cancer vaccines targeting oncogenic papillomavirus or hepatitis B virus do exist and are efficient. They aim at preventing the introduction into the body of viruses that play a role in oncogenesis. To date, in the case of an already grown cancer, the anti-tumor vaccines have had no impact on the care of patients. These vaccines are gaining renewed interest, as new antigenic targets have emerged and have been incorporated into the design of vaccines, such as mutated antigens which appeared to be more immunogenic. Less editing cells than tumor cells in the tumor microenvironment, such as protumor endothelial cells or fibroblasts, could also be eliminated by cancer vaccines. New vaccine efficacy criteria have been identified, such as the need to induce intratumoral resident T lymphocytes thanks to the development of mucosal vaccination to amplify them. Finally, because of the immunosuppression of the tumor microenvironment and the expression of inhibitory receptors on CD8+T cells in the tumor, various therapeutic association strategies between the anti-cancer vaccines and molecules supporting these inhibitions are currently used in clinical development. Especially, the efficacy of antibodies against costimulatory inhibitory molecules (PD-1, PD-L1…) relies on the presence of pre-existing CD8+T cells occurring in 25–30% of cancer patients. For the 70% resistant patients, cancer vaccine may reprogram this tumor environment via the induction of intratumoral CD8+T cells which will very likely counteract this resistance to anti-PD-1/PD-L1 antibodies.
Mots clés : vaccin anti-tumoral / antigène muté / lymphocytes T-CD8 résidents mémoires / immunosuppression / prévention des cancers associés aux virus
Key words: cancer vaccine / mutated antigen / resident memory CD8+T cells / immunosuppression / cancer preventative vaccine
© Société de Biologie, 2019
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